ALIEN

France

Tracer sa route comme on se jette à l’eau. Avancer, même si l’horizon n’en finit plus de s’éloigner. Quand la tempête approche, l’affronter. C’est le chemin qu’a choisi Alien, en marge de son groupe VSO.

VSO, c’est 2 EP, une mixtape, un album, des tournées dans toute la France, des fans qui répondent à chaque appel, des montagnes russes émotionnelles. Le trio s’est parfois autorisé quelques échappées belles. Cette fois, il se met en pause, le temps de se laisser la liberté d’explorer, en solo et sans compromis, des territoires vierges.

Celui d’Alien est fait d’ombres et de ciels de traîne, de gouffres qui abritent des secrets, de morsures et parfois, de traits de lumière. Une veine introspective et mélancolique où se rejoint tout ce qui l’a nourri : l’impact frontal des textes de Booba ou Nekfeu, la rage de Nirvana, les mélodies sensibles de Brel, Aznavour ou Berger, la saudade de Cesária Évora. Tout commence par une installation à Paris, juste avant un confinement. Déraciné, seul avec un ordinateur, Alien se tourne vers ce qu’il sait faire de mieux, pour lui et pour d’autres : écrire des chansons. En se dévoilant comme jamais.

L’orage éclate sous des synthés atmosphériques, brumeux comme des nuages lourds de sentiments retenus depuis longtemps : des souvenirs de jeunesse, ce gravier sur lequel on s’est éraflé la peau une fois de trop, ces paysages mille fois contemplés, et la sensation de faire du surplace alors même qu’on devrait s’échapper. Pour Alien, tout a changé mais tout est à construire, comme sur ces terres que l’incendie a rendues fertiles. Où l’on n’a plus d’autre choix que d’avancer, droit devant.